Contrairement à ce que dit Booba sans son titre Kalash il y a toujours moyen de s'éclater en Meurthe et Moselle, la preuve avec le Jardin Du Michel, festival de musiques actuelles situé à Bulligny (non loin de Nancy) qui en est déjà à sa 11ème édition ! Au tout départ organisé au fond d'un jardin (celui du Michel en l'occurrence, oui c'est logique) , l'événement se déroule aujourd'hui chaque année début juin à l'extérieur du village de Bulligny et accueille en moyenne 20 000 spectateurs sur 3 jours. Il y a deux semaines j'ai donc décidé de poser ma tente là-haut et voilà ce que j'ai retenu de cette édition 2015.
Le fameux Michel véritable mascotte du Festival ! |
Dans cet article on va parler d'un des aspects principaux d'un festival : la programmation musicale (certaines poches à vin ne seront pas d'accord avec moi mais bon je pense pouvoir dire sans trop me mouiller que c'est quand même primordial ). Cette année la prog a déçu pas mal de personnes apparemment...par rapport à la précédente édition où, il est vrai, le JDM avait placé la barre vraiment très haute pour fêter ses 10 ans en invitant Alice Cooper, The Offspring, Skip The Use ou Method Man et Redman...ça claquait ! (J'ai encore la rage de ne pas avoir pu voir ça...).
Du coup cette 11ème édition paraissait plus pauvre en têtes d'affiche même si il faut bien reconnaître que le listing était loin d'être dégueulasse : Louis, Matthieu, Joseph & Anna Chedid, Charlie Winston, Joey Starr avec Nathy, Cut Killer et Dj Pone, Asaf Avidan, Big Red, High Tone, Etienne De Crécy, Ez3kiel, Salut C'Est Cool, Lilly Wood And The Prick, Chapelier Fou, Massilia Sound System, No one is Innocent, La Fine équipe...(prog complète ici ou un peu plus bas). J'avoue que moi-même je n'étais pas plus emballé que ça à l'annonce des noms car faut bien dire que la plupart des groupes je ne les connaissais peu ou pas du tout (même les plus grands ont leurs faiblesses que voulez-vous). Mais bon quelque part tant mieux ça pouvait être l'occasion de découvrir de superbes artistes et de sortir de sa zone de confort, un festival c'est fait aussi pour ça ! Voir des artistes pour lesquels je n'aurai pas payé en temps normal dans un autre cadre. Du coup, j'ai pris la décision d'y aller, je me suis déconnecté, j'ai laissé tous mes problèmes de côté, je me suis mis sur répondeur tout l'été et je suis allé sous le soleil avec mes gars, la la la la la la la la la !
1er jour :
A peine arrivé Vendredi début d'après-midi à Bulligny, l'apéro s'impose direct, surtout qu'il fait super chaud ici. Nous sommes au camping-camion , oui on est des rebelles on est pas allé au camping "officiel" on ne côtoie pas les gueux ! Nous nous désaltérons une bonne partie de la journée en buvant du Coca-Cola Zéro puis nous décidâmes d'aller voir les concerts car on est là pour ça à la base. Si les deux premiers groupes (Dirty Work Of Soul Brothers et The Moon Drivers) ne me laisseront pas un souvenir impérissable, le troisième Mutiny on the Bounty sera une bonne découverte, surtout que c'est la première fois que je vois un groupe de Math Rock ! Je vous laisse à wikipédia pour vous documenter sur le sujet moi je préfère vous montrer ce que ça donne en live :
Ça envoie le pâté comme dirait l'autre ! Bon 45 minutes de démonstration c'est un peu court mais c'était franchement sympa, une bonne entrée en matière ! Maintenant direction la grande scène pour écouter une bonne partie de Charlie Winston posé tranquillement dans l'herbe, le mec ne fait pas une mauvaise prestation mais ce n'est pas mon style. Mes compagnons de route décident d'en profiter pour aller au camping se restaurer, n'ayant pas envie de rester seul je suis contraint de les suivre et je loupe Chapelier Fou un groupe local qui semblait prometteur...je les déteste !
On revient tout de même pour le concert de Selah Sue. Si on excepte 2-3 chansons, je ne connais pas bien la chanteuse belge mais sa belle voix, sa belle présence sur scène (et son joli minois) ont su me séduire, un bon concert !
C'est ensuite au tour des Dj's la Fine Equipe de faire leur show sur la scène alternative, c'est pas trop mal mais encore une fois ça ne me marquera pas plus que ça ! On décide de prendre deux trois limonades que l'on paiera grâce à la nouveauté de cette édition: la MasterMich. C'est une carte rechargeable que l'on obtient contre une caution de 2 euros et sur laquelle on peut mettre de l'argent, ça remplace les jetons "Michs" des années précédentes et c'est censée simplifier les transactions mais dans les faits c'est assez merdique aussi bien pour les festivaliers que pour les bénévoles. On ne sait jamais combien on a sur la carte, si bien que l'on se retrouve souvent devant la buvette comme un con en s'apercevant que l'on a pas assez pour payer sa tournée ! Et si jamais il reste de l'argent sur notre MasterMich à la fin du festival, on ne peut pas se le faire rembourser on est obligé de garder la carte pour l'année prochaine ou de tout dépenser pour récupérer sa caution alors quand il reste peu d'euros dessus c'est assez chiant...bon je chipote bien sûr mais ça n'est vraiment pas la meilleure idée du JDM à mon sens !
Après ce petit coup de gueule place à une autre grande gueule (I am the King of the transition) j'ai nommé Joeystarr et son projet Caribbean Dandee. L'ex NTM est pour l'occasion accompagné de Nathy (habituellement le mec qui fait les backs) ainsi que des excellents Dj Pone et Cut-Killer. Verdict du fan de rap que je suis ? Mitigé à vrai dire. Je suis bien entendu toujours content de voir la moitié d'un de mes groupes préférés en train de crier et de foutre le bordel avec sa voix si particulière et j'aime le fait qu'il reprenne quelques vieux classiques. Cependant il faut bien avouer qu'il y a des moments laborieux : le Jaguar n'a plus 20 ans et ça se voit : il a du bide et un manque de souffle évident. En plus on entrave quedalle quand il interprète ses morceaux solos et, le pire à mon sens, c'est son interaction avec le public se limite à "Tout le monde la main en l'aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir !" Une, deux, trois, quatre fois ça va mais 26 fois ça commence un peu à lasser ! Le show dure 1h30, je constate que Dj Pone et Cut-Killer assurent toujours aussi bien aux platines mais j'ai toujours du mal à apprécier Nathy (qui a bien grandi depuis le son qui tue avec Rohff).
Au bout du compte, je m'attendais pas à une claque, j'ai pas passé un moment désagréable, mais je suis quand même un peu déçu ! D'ailleurs je n'étais pas le seul puisque pas mal de personnes se sont barrés avant la fin, surement lassés des beuglements de Joeystarr ils se dirigent vers la scène alternative où se produit High Tone le dernier groupe de la soirée sur lequel on fera l'impasse au profit d'un dernier verre de Sprite au camping avant de se coucher !
2ème jour :
Ce Samedi commence sous les meilleurs auspices, on assiste à des scènes que l'on ne peut retrouver qu'en festival...en témoigne cette photo prise par mon ami aux longues dreads !
...glande et apéro sont les maîtres mots de cet après-midi ! On sirote de l'Ice-Tea et on est tellement posés que l'on décide de se bouger pour les concerts seulement à 20h30 ! On arrive à temps pour voir Big Red (un des membres du duo Raggasonic) alors que l'on a déjà loupé les 3 premiers concerts, on est des branleurs et on assume. Ce que propose Big Red est assez sympathique sans être incontournable, c'est du Ragga ça met dans le bain.
On enchaîne par la suite avec Asaf Avidan, The Wanton Bishops et Ez3kiel...pas vraiment ma came. En attendant le concert de Salut C'est Cool on se ballade un peu sur le site du festival, même si on a vite fait le tour, c'est toujours marrant de croiser les trognes des festivaliers usés, fatigués ou ravagés par leur soirée de la veille. Ça y est c'est l'heure ! Le groupe parisien de Techno Potache (c'est ce qui est marqué sur la grille de programmation du JDM ça ne s'invente pas) entre sur scène ! C'est du gros n'importe quoi et c'est exactement ce à quoi je m'attendais, les gars se donnent, interagissent avec le public et font rire. On leur demandais pas plus, c'était vraiment très "cool" pour le coup et en plus ils ont fait La Purée.
C'est le Dj électro Etienne de Crécy et son projet Discount 3 qui a eu l'honneur de terminer en beauté cette soirée du Samedi. C'est tout simplement le concert durant lequel j'ai le plus dansé au JDM , je ne sais pas pourquoi mes camarades et moi étions dans un tel état de transe mais le démon de la danse s'est emparé de nous dès les premières notes, un beau moment et un bon concert assurément. De retour au camping nous pouvons constater que nous ne sommes pas les seuls à avoir enflammer le festival puisqu'une âme charitable a décidé de faire un feu de camp...très bonne idée ! Nous nous réunissons autour, on boit un verre de Schweppes Agrum' et on décide d'aller rejoindre les bras de Morphée.
3ème jour :
C'est le dernier jour, après tous les sodas ingurgités ce week-end je décide d'y aller doucement afin d'être en forme pour les concerts à venir surtout qu'aujourd'hui Dimanche ils commencent plus tôt ! J'avoue que, tout comme la veille, les premiers noms ne nous inspirent guère...du coup on fait comme Samedi ! On glande...
...on arrive néanmoins assez tôt pour apercevoir Arita chante Lhasa et surtout pour bien s'installer devant Massilia Sound System ! On assiste à un bon spectacle avec du bon reggae engagé et festif ! D'ailleurs les marseillais n'hésite pas à partager quelques verres de Pastis avec le public durant le concert, c'est toujours bon à prendre! En tous cas les cinquantenaires nous ont bien donné la pêche et c'est avec enthousiasme que l'on se dirige vers la scène alternative...
..pour voir Laetitia Shériff, pas marquant, limite chiant, pour tout dire je me rappelle plus du tout de ce qu'elle chante ! Mais bon pas grave, on en profite pour aller s'acheter deux-trois Oasis et se promener sur le site avant Lilly Wood and The Prick.
Et franchement Lilly Wood c'était une bonne surprise, de la bonne pop fraîche comme je l'aime. Je m'attendais pas à grand chose (je ne connaissais que le remix du single Prayer in C comme la majorité des gens) et même si la chanteuse balance des banalités à son public (du genre : sans vous on est rien ou vous êtes géniaux , vous êtes le meilleur public) le groupe a assuré et je suis ressorti avec la banane. Allez on utilise nos dernières forces pour bouger sur le rock français de No One is Innocent et on se prépare pour la grosse tête d'affiche de cette journée et du week-end, à savoir la famille Chedid.
C'est en effet à Louis Chedid et à ses enfants Matthieu, Joseph & Anna Chedid que revient la tâche de clôturer la 11ème édition du JDM. Beau final où l'on ressent une bonne alchimie, un véritable plaisir à jouer ensemble, à se mettre en scène et à jouer avec les attentes du public. On peut voir ainsi, M se mettre à jouer de la batterie, les autres frangin(e)s Joseph et Anna interpréter leurs titres respectifs ou encore Louis Chedid interprété Machistador la chanson de son fils Mathieu. Bien sûr, M le membre de la famille le plus connu ne sera pas sans jouer quelques tubes mais honnêtement ça n'éclipse jamais la prestation des autres et ça...c'est bien !
Verdict !
C'est donc une bonne édition 2015 qui s'achève en douceur avec la famille Chedid ! Un bon week-end où s'est mêlé beau temps, convivialité et découverte ! Je serai tenté de dire : comme d'hab ! On pourra toujours faire quelques reproches sur la prog (qui au final ne s'avère pas si mal que ça, je m'en suis rendu compte en rédigeant cet article) et son manque de gros noms, sur l'introduction de la MasterMich un peu casse-bonbons, sur la grande présence des flics aux abords du festival ou encore sur le fait qu'il y ait peu d'artisans locaux proposant leurs produits sur les stands mis à disposition (aucune bière locale sérieusement ? ) Mais honnêtement le JDM reste égal à lui-même, un bon festoche très convivial qui n'a pas trop perdu son identité, où l'on peut circuler facilement et tranquillement sans stress et qui propose des concerts de qualité à des prix tout à fait corrects par rapport à d'autres événements voisins.
Donc même si ce n'était pas la meilleure édition, le Michel a de grandes choses de me revoir l'année prochaine ! Allez salut ! Et bon vent !
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