jeudi 17 septembre 2015

Le Tout Nouveau Testament : drôle, poétique, mélancolique et bancal


Il faut croire que nos voisins belges ont le monopole de la créativité ces derniers temps puisqu’après "Je suis mort mais j'ai des amis", sorti en Juillet dernier, c'est un autre film du plat pays que je m'apprête à traiter aujourd'hui. Attendu par certains comme le Messie (ne soupirez pas, ce n'est que le début), Le Tout Nouveau Testament, nouveau film du réalisateur Jaco Van Dormael (Le Huitième Jour, Mr Nobody...) a débarqué dans nos salles obscures françaises avec un Benoit Poelvoorde en grande forme interprétant un véritable connard, odieux et infect personnage en la personne de...Dieu. La bande annonce étant prometteuse, le film s'annonçait plutôt réjouissant. Alors, le résultat est-il à la hauteur de nos espérances? Et bien oui et non.

Déjà ne vous méprenez pas car l'affiche est trompeuse, le film n'est pas centré sur Poelvoorde bien qu'il soit présent tout le long du film, non ici le héros principal du Tout Nouveau Testament est une enfant de 10 ans, la fille du Bon Dieu : Ea. D'ailleurs "bon" dans ce film, Dieu ne l'est pas, il est ce qu'on appelle plus communément un enculé de première, un odieux personnage, méchant, négligé , toujours flanqué d'un vieux peignoir, qui s'amuse à jouer avec ses créations en les faisant souffrir tout autant que ses proches. Il passe son temps à humilier sa femme (jouée par Yolande Moreau) à critiquer sur son fils J-C qui n'a réussi selon-lui qu'à " se faire clouer sur un cintre comme une chouette" et à battre sa fille Ea (campée par la jeune Pili Groyne) lorsque celle-ci se rebelle contre-lui. 


Ea n'en pouvant plus de cette situation, décide de faire chier son salaud de père une bonne fois pour toute en envoyant les dates et heures précises de décès à tout le monde par SMS. Après avoir bien foutu la merde et s'être attiré la colère de Dieu, elle part à la recherche de 6 nouveaux apôtres (ramenant le total à 18, comme le nombre de joueurs d'une équipe de base-ball, sport que sa mère affectionne particulièrement) afin de rédiger un Tout Nouveau Testament et de repartir sur de nouvelles bases.

Si la première partie du film est excellente, drôle et déjantée comme il faut, c'est à partir de la quête des apôtres que le soufflé retombe un peu, le film se divise alors en chapitres, comme dans l’évangile, et nous dresse le portrait de chacun des apôtres, à savoir : une jeune femme sans bras gauche (Laura Lervinden), un employé de bureau déprimé (Didier De Neck), un obsédé sexuel (Serge Larivière), un assassin (François Damiens, magnifique contre-emploi), une femme délaissée (Catherine Deneuve) et un garçon qui souhaite devenir une fille (Romain Gelin).

Ces chapitres sont assez inégaux selon moi, bien qu'ils soient, pour la plupart, intéressants, drôles et poétiques, d'autres sont un peu plus...déconcertants, je pense notamment à celui avec Catherine Deneuve, j'avoue que je n'ai pas bien capté le coup de la passion amoureuse avec le Gorille, c'est un peu gênant...

Deux monstres du cinéma : Catherine Deneuve et King-Kong
N'attendez d'ailleurs pas une critique acerbe de la religion, il n'en ai rien, Jaco Van Dormael parle de gens, de nos sentiments contradictoires, de la vie, de ce que nous voulons en faire, de notre chemin de croix,  de notre destin, bref c'est beau, poétique, mélancolique...un peu trop sans doute.

Le souci majeur en fait n'est pas tellement le film en lui-même mais la manière dont on nous l'a sur-vendu, c'est à dire comme une comédie, drôle, féroce, iconoclaste portée par Poelvoorde, ça marchait du feu de dieu il suffit de voir la BA :

 

Mais ce n'est pas le cas, le film n'est pas si drôle que ça, d'où ma légère déception et la désagréable surprise qu'on pu avoir certains spectateurs, qui sont restés décontenancés devant l’œuvre du réal belge. Pourtant il ne faut pas exagérer, l'histoire est originale, le casting est bon (même les gamins jouent bien et pourtant, Dieu sait que c'est rare) et il y a de bonnes trouvailles visuelles ou musicales (l'idée que l'on ait une petite musique intérieure en chacun de nous est vraiment très bonne).

Je suis donc un peu mitigé mais cela reste, dans l'ensemble, un bon (et beau) film, créatif, drôle (parfois) et bienveillant qui se trouve au-dessus de pas mal de sorties cinés du moment (à moins que le reboot du Transporteur ou de Hitman vous tente...m'enfin bon...) Et même si des aspects du Tout Nouveau Testament, sont à mon sens, un peu bancal, il fait un bien fou ! Mais il ne plaira pas à tout le monde c'est sûr.

Je vous conseille vraiment d'aller le voir, ne serait-ce que pour vous faire votre propre avis, après tout, ce que je dis n'est pas parole d'évangile ! Bon allez, ça suffit j'arrête avec les références bibliques, de toutes façons je n'ai plus rien à rajouter l'article arrive à son terme, ouf ! Dieu soit loué ! (hi hi hi j'ai pas pu résister)

T’es un criminel Francis !




PS : Juste pour mentionner l'apparition de Pascal Duquenne (l'acteur trisomique du huitième jour) dans ce film, c'était sympa de le revoir après toutes ces années ! 

samedi 29 août 2015

Cabaret Vert 2015 : Road Trip musical chez les Carolomacériens !



Et voilà, la 11ème édition du Cabaret Vert s'est achevée il y a presque une semaine et ma tête est encore remplie de souvenirs. Même si j'ai décuité depuis, le retour à la réalité fût rude,très difficile d'en parler comme ça à chaud, il fallait forcément un peu de recul. C'est donc reposé et un peu plus détaché que je vous propose de revenir sur cette édition 2015 et sur ses 4 jours de concerts, de fête, de découvertes, de rencontres, de bouffe et de (très bonnes) bières bien entendu ! 



Depuis quelques années maintenant le Cabaret Vert fait partie de mes événements estivaux immanquables , au-delà de sa prog musicale, c'est aussi son cadre, sa dimension éco-festival et sa diversité qui séduisent les gens. On mise en effet beaucoup sur le vert à Charleville-Mézières, chef-lieu des Ardennes et ville natale d'Arthur Rimbaud, dont un des poèmes (Au Cabaret Vert) sert à nommer le festival en plus de bien souligner son côté green...double référence, malin !

L'année dernière c'était les 10 ans du festival et près de 94 000 festivaliers avaient foulé l'herbe du Square Bayard, situé au centre de Charleville, c'était ouf...mais c'était un peu trop, le site était saturé et la circulation entre les 2 grandes scènes était parfois pénible. Pour cette édition  2015 l'organisation a pris en compte cette problématique en réévaluant à la baisse la jauge d'affluence (85 500 personnes en 4 jours tout de même) et en permettant aux festivaliers de venir chercher leurs bracelets la veille des concerts pour éviter l'attente. Bonne idée ! 

Nous débarquons donc, mes camarades et moi-même, mercredi soir pour récupérer nos pass et nous installer au camping Dormeur du Val déjà blindé de monde, on est déjà dans l'ambiance, c'est parfait pour nous mettre en bouche avant les concerts de ce (long) week-end que sont, entre autres : Chemical Brothers, Limp Bizkit, Paul Kalkbrenner, Etienne Daho, Christine and the Queens, Jurassic 5, Tyler the creator, Benjamin Clementine, Thiéfaine, John Butler Trio, Jungle, Selah Sue, Rone, Mr Oizo, Fakear...

Le reste de la prog' est sur le site officiel du Cabaret Vert ! 

1er jour :

C'est déjà bien entamé (l'apéro de la veille et de la journée aura eu raison de nous) que nous nous dirigeons sur le site du festival pour assister à notre premier concert du week-end celui d'Etienne Daho. Je ne sais pas si l'alcool m'a aidé (surement un petit peu) mais personnellement j'ai adoré ce concert, Etienne a fait le show ! Et voir un des plus grands représentants de la pop française (hé oui n'ayons pas peur des mots) se dandiner comme ça à presque 60 ans ça fait plaisir !

Nous passons devant Benjamin Clémentine , pas trop mal mais trop calme pas notre truc, et nous allons boire quelques coups avant Christine and the Queens. Je n'en attendais pas grand chose, n'étant pas un fan de la première heure de la fille cachée de Valérie Lemercier ...


...mais sa prestation en live m'a plutôt séduit, accompagnée de ses danseurs elle offre un spectacle original et plutôt bien foutu que les 2 écrans géants installés sur la grande scène Zanzibar, nouveauté de cette édition, subliment assez bien. Après c'est sûr qu'on aime ou on aime pas. 

Direction la scène des illuminations pour l'electro-pop de Shamir qui ne nous laissera pas un souvenir impérissable, ça sera l'occasion de bouffer un sandwich à l'omelette juste à côté. Puis vient le moment d'aller voir la tête d'affiche électro de ce jeudi, Paul Kalkbrenner. C'est pas mal mais on s'emmerde un peu, au bout de 30 minutes on préférera aller sur la petite scène voir Fuzz, du rock pas dégueu mais sans grande originalité.

Le concert de Gramatik, le dernier de la soirée, me mettra bien plus en joie, les différents mix electro, hip-hop et soul des slovènes étant particulièrement efficaces et transformant l'herbe sous nos pieds en véritable dancefloor ! C'est donc fatigués mais satisfaits que nous retournons sur le camping sous les  appels des " apérooooooooooos !!! "

2ème jour :

La nuit fut courte, mais pas chaude et sauvage comme ce vendredi après-midi. Quelle chaleur ! Il faut s'hydrater et chercher de l'ombre, ce que nous faisons en nous posant tranquillement sous les arbres à l'espace animation du camping (avec en fond sonore, des morceaux de Joe Dassin qui est mort il y a 35 ans presque jour pour jour) en sirotant du rosé griotte, histoire d'être à point pour Jurassic 5. 


En se dirigeant vers la grande scène on passera très rapidement devant le groupe de rap ardennais Black Industrie, on aura juste le temps d'entendre au loin les mec rapper (gueuler ?) sur un sample de Maître Gims...sérieusement ? Enfin bon, au moins on se dit qu'on a rien loupé ! 

Nous voilà arrivés juste à temps pour Jurassic 5, c'est parti pour du bon hip-hop à l'ancienne sous ce beau soleil, rien de tel pour commencer les concerts ! 

Je dois admettre que le rap en live ça peut être compliqué...c'est parfois inaudible ! Mais là aucun souci, on kiffe la vibe, les mecs savent faire le show et ambiancer le public. Un super moment et un des meilleurs concerts du Cabaret Vert pour ma part ! 

Le mec il a une guitare platine, normal ! 




C'est bien cadré ! Bravo le photographe ! 

Après s'être posé devant Wand, la faim se fait sentir, on fait donc l'impasse sur The Shoes (déjà vu plusieurs fois dont une au Cabaret) pour manger un Kebab de sanglier au Square Alternatif , véritable paradis pour les gourmands qui propose des plats diversifiés 100 % locaux. D'ailleurs tous les stands du festival proposent des produits du coin, c'est vraiment cool pour les bières quand on sait que la Belgique est toute proche. Ici pas de Kronenbourg ni d'Heineken mais de la Chouffe, de la Chimay ou de la Sedane, la bière la plus basique étant la Jenlain Blonde...j'ai connu pire ! 

Après Ratatat (on pourrait croire à un nom de Pokémon) et ses animations vidéos drôlissime, Zeds Dead et sa dubstep à chier c'est au tour des Chemicals Brothers d'investir la scène Zanzibar.
Le concert démarre bien mais au bout de 10 minutes...c'est le drame : Première coupure d'électricité et première déception. Le show reprend quelques temps après mais une seconde coupure vient enfoncer le clou. Le public commence à perdre patience, ça la fout un peu mal. Malgré tout, le problème est réglé et les mecs de Manchester reprennent les rênes de leur concert avec de superbes jeux de lumières, c'est bien mais un peu tard car l'ambiance est retombée, une partie du public s'est déjà barrée et celle restante sera difficile à remuer. Dommage ! 

On termine la soirée en dansant comme des cons sur Mr Oizo dont le set ne ressemble pourtant pas trop à ce qu'on avait l'habitude de connaître de lui. On repart sur le camping un peu moins enthousiaste que la veille, pas à cause du concert en demi-teinte des Chemicals Brothers mais plutôt à cause de la programmation beaucoup trop electro de ce vendredi (à partir de 20h il n y avait que ça) qui nous a un peu saoulé il faut bien le dire. Heureusement un portable, une enceinte Bluetooth et Michel Delpech suffiront à me faire passer une bonne fin de soirée ! 

3ème jour :

Samedi on y va un peu plus doucement, du coup on se fait un petit mölkky au camping et on décide d'aller sur le site du festival dès l'ouverture pour se balader au Square Alternatif et au Temps des Freaks, espace dédié aux arts de rue. On assiste au spectacle de Rat dit Noir, un jongleur hyper doué au diabolo et à l'humour ravageur. C'est très sympa, ça change un peu des concerts et puis c'est vraiment très agréable de flâner dans les différents recoins du festival sous ce beau soleil.
















Après notre petite escapade certains resteront devant le rock de Drenge pendant que d'autres (comme moi) préféreront, une fois de plus, aller siroter une ou deux Sedane au rythme du Raspect Crew au Temps des Cerises, la scène alternative du Cabaret Vert. Surement mon endroit préféré du festival quand il n'est pas blindé.


Après toutes ces bières il est grand temps de se poser devant John Butler Trio ,une fois encore le mec livre un show impeccable tout comme celui du Chien à Plumes deux semaines auparavant !


Toutefois mon coup de cœur du samedi sera le successeur de John Butler Trio sur la grande scène : Jungle !
Les britishs ont su m’envoûter et m’enivrer (même si les Sedanes enquillées m'ont bien aidé aussi dans cette démarche) avec leur pop teintée de soul et d'electro, c'est frais, c'est cool, un groupe à ne pas manquer assurément ! 




Comme souvent au bout d'un moment, l'appel du ventre se fait pressant et c'est après avoir pris une bière au bar Groin Groin que l'on retourne sur le camping reprendre des forces ! On manquera une bonne partie de Selah Sue mais en même temps on l'avait déjà vu au Jardin du Michel au mois de Juin donc pas de regrets à avoir ! On rentre sur le festoche, motivés (et un peu bourrés) en ayant un peu de temps libre avant Limp Bizkit. On décide alors d'aller faire un tour au chapiteau aux images qui diffusent continuellement des courts-métrages. Le thème du soir étant "Trash Films" et "Smell of Sex" on a pu voir, entre autres, ce genre de truc : 


On loupe peut-être Rone mais on passe un moment magique je vous le garantis ! Blague à part, il y avait vraiment des trucs intéressants et ça serait injuste de résumer ça à une moule qui baise une huître ou des crevettes qui partouzent. Mais il est déjà l'heure d'un des concerts les plus attendus du festival celui de Limp Bizkit...


...et là c'est la déception ! 


Ça commençait pourtant bien avec leur tube Rollin', j'y ai cru ! J'étais à fond dedans ! Mais peu à peu le groupe s'enfonce et on assiste à une performance insipide limite ridicule avec des transitions mollassonnes où Fred Durst (le chanteur leader) parle pour ne rien dire, fait chanter la marseillaise au public et fait monter des festivaliers sur scène pour...quedalle ! Honnêtement je cherche encore l'intérêt de la chose ! Quel est l'intérêt de les faire s'asseoir sur le côté de la scène ? Naze.



Si ça s'arrêtait là ça pourrait passer, mais non même pas ! Ils se permettent de faire presque autant de reprises que leurs propres morceaux ! De qui se moque t-on ? D'ailleurs le morceau où les gens ont le plus bougé était celui de Rage Against the Machine , franchement je serai Limp Bizkit j'aurai honte ! J'en ai rien à foutre d'entendre une reprise de Nirvana ou des sons de 50 cent et DMX à ce moment précis, les mecs vous-êtes là pour jouer vos chansons pas celles des autres bordel de merde !

Bref c'est un peu dégoûté que je me dirige vers la scène des illuminations pour voir le set de Vandal...j'observe, j'écoute, je constate...c'est de la hardtek, trop violent pour moi !

Techno toujours pareil boom boom dans les oreilles


Je retourne donc au campement avec mes camarades pour profiter de ma dernière soirée au camping en admirant ces supers concerts improvisés où des gens tapent sur des bennes à verre pendant qu'un homme nu danse dessus sous les encouragements de son auditoire. Ménestrel, arokidaz et ziboulingam seront également au rendez-vous ! Et c'est sur ce magnifique chant interprété au mégaphone  répété en boucle avec un fort accent africain : "Qu'est-ce qu'on est serré au fond de cette chatte !" que nous décidons de nous coucher. On ne pourra pas faire mieux toute façon...

4ème jour :

Haaa déjà le dernier jour de ce rodéo-trip...l'heure de ranger les affaires avant de se prendre une saucée sur la gueule car le temps se fait particulièrement menaçant. Triste. Après un aller à la voiture nous revenons pour la dernière fois sur le site du festival, nous en profitons pour goûter les spécialités végétaliennes au Square Alternatif, supra-bonnes ! 

Et c'est sous la pluie que nous assistons au premier concert de la journée celui d'Amélie McCandless.



Je suis fatigué, usé et trempé jusqu'à la moelle mais je suis plutôt charmé par la folk proposée par la rémoise, franchement une bonne surprise, à suivre. Après s'être posé devant le groupe de rock suisse Puts Marie, qui ne s'est réveillé que pour les deux dernières chansons nous en profitons pour nous promener dans le village associatif et le festival de la BD afin être à l'abri de la pluie (même si je kiffe la BD). On regardera Kitty, Daisy & Lewis de loin, bien au chaud, avant d'aller voir Tyler The Creator.






Je ne remets pas en cause le talent du rappeur qui est, par ailleurs, assez énergique mais la sauce ne prend pas vraiment pour moi, je n'aime pas trop ce genre de live, après 30 minutes de concert nous préférons nous diriger vers les stands de bouffe pour déguster des tartes aux maroilles et des salades au lard. 

C'est alors qu'Hubert-Félix Thiéfaine l'un des plus grands écorchés vifs de la chanson française s'apprête à donner un show d'une heure quarante , un des plus longs concerts du festival si ce n'est le plus long ! Bon c'est très sombre, un brin dépressif mais c'est quand même plutôt pas mal, j'ai bien aimé, en plus la pluie a cessée, comme quoi ! Fakear conclura cette édition  sur la scène des illuminations avec un set efficace, je ne connaissais pas, c'est pas mal, du coup on quitte les Ardennes avec la mine réjouie, même si on pue et qu'on a plus grand chose dans les pattes.


Verdict:

Je vais aborder directement le sujet qui est revenu très régulièrement chez les festivaliers cette année, à savoir la programmation et l'orientation électro qu'elle a prise depuis quelques temps. Je dois dire que je suis "en partie" d'accord avec les râleurs, l'électro était très (trop) présente cette année, surtout le vendredi, à partir de 20 h il n' y avait aucune autre alternative, il y aurait fallu rééquilibrer un peu tout ça...mais le reste du temps je n'ai pas grand chose à redire. Je suis loin d'être fan de toute la prog' mais je pense que le Cabaret Vert ne fait que suivre la tendance musicale et en ce moment il est vrai que c'est l'électro qui est à la mode, comme le rock l'était à une époque. Sans compter qu'il est de plus en plus difficile de classer un artiste dans un style défini clairement. Au-delà du mélange de genre (Jungle par exemple, dans quelle catégorie vous le mettez ?) il est important de définir l'état d'esprit et les influences d'un groupe , pour moi The Prodigy et NTM, quelque part c'est un peu du rock ! 

C'est l'évolution musicale ! Après est-ce que c'est bien ou pas ? J'ai pas vraiment la réponse, on choisit de la suivre ou pas tout est affaire de goût ! En tous cas c'est toujours l'occasion de découvrir des choses, après le plus dur est de mettre ses aprioris de côté et de sortir de sa zone de confort.

Je vais au Cabaret Vert chaque année depuis 2009, j'ai ainsi pu voir le festival évolué, grandir et prendre de plus en plus d'importance dans le paysage musical national, il est aujourd'hui dans le top 10 des festivals français. Et à mon sens, c'est amplement mérité car , même si il y aura toujours des choses à redire (problèmes techniques, meilleure organisation des concerts, shows et groupes merdiques, affiche polémique etc...) et c'est bien normal c'est le jeu, le Cabaret a su rester fidèle à ses principes en misant sur la qualité et la diversité. Alors certes le prix a augmenté au fur et à mesure des années (30 euros les 3 jours en 2009 et 95 euros les 4 jours cette année avec le camping) mais ça reste relativement correct comparé aux festoches de même taille, plus cher, disposant d'un budget plus élevé mais pas forcément avec une programmation aussi variée.

En résumé, ce n'est pas mon édition préférée question claques musicales (ça restera l'édition 2011 avec Iggy Pop, Pete Doherty, Stupeflip...) mais niveau convivialité et bon vivre ça frôle le haut du panier ! Merci encore pour ça et rendez-vous l'année prochaine ! 



mardi 18 août 2015

Le Chien à Plumes 2015 : Un week-end de wouf !



Après avoir parlé du Jardin du Michel (JDM) au mois de Juin et avant de parler du Cabaret Vert qui va se dérouler ce week-end, il est temps de consacrer un article à un autre festival de musiques auquel j'ai assisté il y a une dizaine de jours dans ma chère et tendre Haute-Marne : Le Chien à Plumes


Le Chien à Plumes se déroule chaque année début août dans le sud Haut-Marnais à Villegusien-le-Lac non loin de Langres, il accueille en moyenne 15 000 personnes sur 3 jours. Ce n'est pas vraiment une grosse affluence mais ça permet de profiter pleinement des concerts et de circuler sans soucis sur le site du festival, plutôt cool pour les agoraphobes. 

Si c'est un festoche de taille relativement moyenne, le Chien à Plumes n'a de cesse de proposer chaque année une programmation variée et de qualité.
Naâman, Izia Higelin, Kadebostany, Ez3kiel, Mademoiselle K, Salut c'est cool, Fauve, Collectif 13, Soviet Suprem, Les Wampas, Little Big, Dancefloor Disaster, ou encore John Butler Trio étaient présents à la 19 édition du Chien à Plumes. Alors oui je l'avoue, à première vue, l'affiche proposée ne m'attirait pas plus que ça...mais j'ai eu tort car finalement j'ai découvert pas mal d'artistes au cours de mon week-end à Villegusien. 

Prog complète ici !


1er jour :

Au Chien à Plumes tout est à proximité, le parking, le camping, les concerts et les flics aussi...qui nous ont bloqué une trentaine de minutes d'ailleurs, il faut dire qu'un jeune dreadeux qui conduit un camion chargé de fût de bières en direction d'un festival ça a tendance à attirer les copains gendarmes à la recherche de consommateurs de droooogues !




...pour se ravitailler l'Intermarché n'est pas très loin non plus MAIS surtout le Chien à Plumes a le gros avantage d'être situé aux abords du lac de Villegusien...

On a connu des cadres plus dégueulasses
Pratique pour piquer une tête avant les concerts ! C'est d'ailleurs ce que mes camarades et moi avons fait une bonne partie de l'après-midi avant d'aller boire l'apéro sur le camping. On a loupé quelques concerts car nous étions derrière le bar pour filer un coup de main aux bénévoles, mais on a pu quand même apercevoir Naâman et son reggae plutôt agréable à écouter, puis nous nous sommes libérés pour aller voir la tête d'affiche de ce vendredi : Izia 


Franchement je connaissais très peu ses chansons mais je dois dire que c'était pas mal du tout, la fille de Jacques Higelin est une vraie pile électrique et se donne à fond pour sa dernière date de l'été, du bon rock à la française assurément, le public est réceptif, c'est la première bonne surprise du festival.




Après un petit en-cas et pris quelques bières locales (Dervoise, Choue, Ardwen, Bête des vosges etc...que de la bonne mon frère) on se pose devant Shantel & Bucovina Club Orkestrar , c'est sympathique même si j'ai une impression de déjà-vu, on part du concert pour se diriger tranquillement vers la petite scène pour le dernier groupe du vendredi : Dancefloor Disaster, un groupe Nantais qui fait des reprises de tubes en version métal, c'est surprenant, plutôt rigolo mais un peu lassant sur la longueur...quoi qu'il en soit c'est avec la banane et quelques grammes que l'on rejoint le camping qui vit au rythme d'un sound-system qui durera toute la nuit...


2ème jour :

Le réveil est rude, j'ai un peu mal à la gueule faut bien le dire mais bon c'est le jeu et l'adage de nombreux festival. Après avoir émergé on décide d'aller à la plage du lac pour faire un mölkky (fait maison) avec nos voisins de camping : des bretons belges (des brelges quoi).



Un festival sans drapeau breton ça n'existe pas ! 
Une belle rencontre et une belle journée de passée ! Il est temps de retourner derrière le Bar à Mine (c'est le nom du Bar qui sert les bières artisanales...et oui ils ont de l'humour au Chien à Plumes) qui se trouve juste en face de la grande scène ça permet d'écouter un peu Kadebostany, je ne peux pas vraiment juger le show puisque j'ai pas vu grand chose mais l'ambiance semblait être au rendez-vous. C'est l'heure de la pause on s'installe à une table et on se restaure tranquillement. Hélas ce moment de bonheur va être troublé par une odeur nauséabonde qui vient éclipser celle de nos frites à la cancoillotte, une odeur insupportable, une odeur...de Fauve ! Je ne dirai rien de plus sur le collectif parisien, pour moi le critiquer reviendrait à taper sur un handicapé, ça ne serait pas constructif, je n'aime pas, je trouve ça affligeant mais ils ont un public...donc je respecte, je passe à autre chose et pis c'est tout !

La pluie tombe sur le festival (juste après Fauve, coïncidence ? Non, non j'arrête promis ! ) on s'abrite un peu et on attend, on est habitué car il pleut toujours au Chien à Plumes si bien qu'on en est à se dire qu'un Chien à Plumes sans pluie n'est pas vraiment un Chien à Plumes

La pluie cesse, nous nous dirigeons donc vers la grande scène pour écouter Ez3kiel que l'on avait déjà aperçu au JDM, c'est beau, c'est bien mis en scène mais personnellement je trouve ça un peu  chiant, on se sauve car c'est déjà l'heure d'aller voir Salut C'est Cool qui clôture cette soirée du samedi, on y va avec joie et l'espérance de retrouver un show à la hauteur de celui qu'ils avaient fourni au JDM. Mais là ce ne fût pas le cas, c'est une petite déception, il y a eu du bordel certes, mais c'était moins décalé, moins drôle il manquait quelque chose ! C'est avec un (tout) petit goût amer que l'on quitte le site du festival pour retourner sur le camping où le son de teuf va encore résonner jusqu'à l'aube.


3ème jour :

Nous voici arrivés au dernier jour du festival, pour l'occasion j’arbore fièrement mon T-Shirt du Chien à Plumes payé 14 euros (un peu cher mais bon) et on va vers notre QG : le Bar à Mine.

On sert des bières  en écoutant Collectif 13 (association de quelques membres de Tryo, La Rue Kétanou, Massilia Sound System, Le Pied de la Pompe...) ça passe plutôt bien même si c'est vu , vu et revu.


Puis nous allons dans la foule pour le concert que j'attendais avec le plus d'impatience, celui des Wampas ! Et je n'ai pas était déçu, Didier Wampas est au top de sa forme et livre une super performance, enchaîne les classiques, se donne à fond, fait des slams sur un crocodile gonflable ou sur une chaise et joue avec son public, ça pogote, ça s'amuse, c'est génial ! 




Didier Wampas ! Est le roi ! 
Après ce concert de folie on va manger un petit bout , on mate John Butler Trio (excellent guitariste) et on se dirige vers la petite scène où le vent venu de l'est nous dit d'aller, c'est l'heure de Soviet Suprem avec le duo de rappeurs John Lenine et Sylvester Staline  posant leur flow sur une musique et des textes rappelant les plus belles heures de l'URSS. Le concert est vraiment très marrant, le public est conquis et c'est aussi une belle découverte pour ma part ! 

Pour le dernier groupe du Chien à Plumes on ne quitte pas vraiment la Russie puisqu'on à affaire à Little Big , une sorte de Die Antwoord russe composé d'une naine et d'un clown bien flippant. C'est (trop) bourrin mais ça a bien ambiancé ma fin de festoche ! En plus ils ont payé leur shot de vodka au public, que demander de plus ? Un show un peu mieux mis en scène peut-être, plus à l'image de leurs clips.





Verdict :

Le petit reproche que je ferai au Chien à Plumes cette année, c'est la programmation.
Ce n'est pas la qualité qui est en cause mais plutôt l'organisation et l'ordre des groupes, un groupe aussi trash que Little Big ne devrait pas clôturer un dimanche à mon sens. 

Tout comme il est un peu stupide de ne pas pouvoir rentrer sur le festival après 20 h...si l'on veut se chercher une bière au camping ou une veste dans le coffre de sa bagnole (au cas où il fasse frisquet) entre 2 concerts et bé c'est impossible ! 

Une fois ces petits points négatifs passés on arrive un peu au même constat qu'au JDM de cette année : à savoir une prog assez intéressante malgré le manque de têtes d'affiches, une ambiance fun et conviviale et un festival qui ne perd pas son identité malgré les années, toutefois petit avantage pour le Chien à Plumes avec son cadre vraiment agréable, vivement la prochaine édition, j'y serai et à mon avis pour les 20 ans ça va donner !