lundi 25 mai 2015

Evguénie Sokolov : Un "vent nouveau" sur la Littérature Française signé Gainsbourg


Tout le monde connait Serge Gainsbourg musicien, chanteur et auteur de plusieurs classiques de la chanson française, on lui connait même une carrière cinématographique mais ce que l'on sait moins c'est que l'homme à tête de chou a aussi écrit un roman en 1980 intitulé Evguénie Sokolov

Si je fais référence à un "vent nouveau" dans le titre de cet article ce n'est pas vraiment pour vous parler d'une oeuvre qui renouvellerait le genre littéraire mais plutôt pour aborder frontalement le thème du bouquin, à savoir l'histoire d'Evguénie Sokolov, un artiste qui doit son succès à ses pets. En gros il largue des caisses en permanence et les vibrations qui émanent de son cul remontent jusqu'à son bras et lui permettent de peindre des toiles avec un style particulier qui feront sa gloire mais également sa chute...
Gainsbourg reste fidèle à son sens de la provoc' et au-delà de son style original, on peut y voir un véritable pamphlet contre l'art contemporain en usant de jeux de mots et de métaphores relatifs aux vents, il utilise tout le champ lexical des pets à l’extrême, on sent bien la patte de l'artiste. Je vous ai concocté quelques passages assez truculents pour l'occasion :

"Mes vacances se passaient en évasions solitaires échouées sur les sables nordiques, face à des horizons inaccessibles où, tremblant sous les rafales crépusculaires, j'envoyais tel un météorologue quelques ballons-sondes sortis de mon fondement et le vent emportait mes fumerolles et dissolvait ces feux follets du diable en des tourbillons fascinants et magiques." 

"Déclaré champion toutes catégories l’on me surnomma l’Embaumeur, la Bombarde, le Canonnier, l’Artificier, l’Artilleur, le Baroudeur, le Mortier, Bombe à gaz, Bazooka, Bertha, Roquette, la Bourrasque, le Souffleur, l’Anesthésiste, le Chalumeau, la Fuite, l’Odorant, le Bouc, Putois, Grisou, Gasogène, l’Eolien, la Voisin, Borgia, Zéphir, Violette, Vent-Vent, Mister Poum, Prout-Cadet, Cocotte, Gazoduc, Camping-gaz, Fulmicoton, Vent de cul, Gaz-oïl, Perlouse, j’en oublie certainement (...)"

"Quant à mon expérience homosexuelle passive, elle s'avéra pour moi de si peu d'intérêt que dans les vingt secondes qui suivirent son entrée, j'expulsai tel un lance-roquettes le membre inquisiteur d'un pet magistral et définitif."

"(...) Mon gaz prit la force d'une charge nucléaire qui ébranla la terre entière."

Evguénie Sokolov adapté en musique sur l'album Mauvaises Nouvelles des étoiles

Le roman de Gainsbourg a divisé à l'époque de sa sortie car si certaines personnes y voyaient une critique de l'art contemporain, d'autres l'on jugé trop vulgaire, outrancier et sans intérêt. Pour ma part, j'ai plutôt bien aimé ce roman (ou plutôt cette "nouvelle" vu la taille du livre) à la fois drôle et cynique, mais je peux tout à fait concevoir que le style, très lourd par moment, rebutera la plupart d'entre vous, il est quand même question de gaz à toutes les pages et à toutes les sauces ! Néanmoins je pense qu'il vaut le coup d’œil, en plus de ça il est très court (moins d'une centaine de pages et en plus c'est écrit très gros) en 1 heure, même moins, c'est torché, donc ne vous privez pas de lire le livre du Gainsbarre, il est toujours intéressant de voir un artiste que l'on connait tous sous une autre facette et si je ne vous ai pas convaincu je vous laisse avec deux interviews de l'époque qui parviendront peut-être à vous faire changer d'avis. Sur ce, bon vent ! 





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